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Election au Conseil fédéral : quel lobby préféreriez-vous voir gouverner?

18.09.2017 22:51 – Thomas Angeli

Femme ou homme? Romand ou Tessinois? Les hôpitaux plutôt que les assureurs maladie? Un aide-mémoire pour l’élection pour les membres de l’Assemblée fédérale.

Les élections au Conseil fédéral sont l’élection de personnalités, mais pas seulement. Quand l’Assemblée fédérale choisira le nouveau membre du gouvernement ce mercredi, elle choisira aussi une nouvelle personne défendant et promouvant des liens d’intérêts. Parcourons les liens d’influence et les lobbies des candidats.

En tant que Conseiller d’Etat en fonction, Pierre Maudet ne peut siéger que dans des conseils d’administration où il représente Genève. Dans ce contexte, le candidat Maudet n’a pas réellement de liens d’intérêts. Dans sa patrie du bout du Léman, on est très intéressés à pouvoir présenter et avoir un Conseiller fédéral originaire de son canton. A peine la candidature du Conseiller d’Etat était connue, que s’est constitué à Genève un comité de soutien, chargé de vanter les qualités du jeune politicien de 39 ans dans toute la Suisse.

Au final, Pierre Maudet s’est distingué des autres par une campagne électorale extrêmement radicale. Le candidat Maudet a déclaré publiquement qu’avant les élections, il allait rencontrer autant de parlementaires que possible en personne. Ces rencontres se sont déroulées en dehors des caméras, en dehors de toute publicité comme l’a révélé “10 vor 10”. C’est le chef de campagne et proche conseiller de Pierre Maudet, qui tire les fils. Ce n’est pas un hasard que les choses se déroulent ainsi. Cet été, Sébastien Leprat a obtenu un badge d’accès aux coulisses du parlement, cela comme invité du Libéral Benoît Genecand. Maudet aura aussi son laissez-passer et cela grâce au soutien d’Hugues Hiltpold (PLR/GE).

Isabelle Moret s’est distinguée par un mauvais départ dans cette campagne. Sur les ondes de RTS-La Première, elle a déclaré ne jamais avoir appartenu au Cercle de travail Sécurité et techniques de défense (cstd). Le jour suivant, la conseillère nationale vaudoise devra démissionner de ce groupe, tout comme du comité du lobby de l’industrie de la défense. Moret n’a également plus en voulu savoir de l’Organisation des Suisses de l’étranger dans lequel elle siégeait pourtant. Elle démissionnera également en vitesse de ce poste - qu’elle n’a jamais déclaré conformément à la loi. La candidate Moret s’est aussi montrée moins transparente sur ses revenus. Quand elle n’a pas eu d’autres choix, elle s’est expliquée en déclarant qu’elle recevait, comme présidente de l’association hospitalière H+, 40’000 francs par années. Sur le reste de ses rentrées, elle a ajouté qu’elle gagnait bien moins que les deux autres candidats. Une affirmation vite mise en doute par les médias.

Quand il est question d’argent, le troisième candidat à cette élection réagit de façon plus empruntée. Ignazio Cassis a certes rendu ses revenus publics, mais seulement après plusieurs demandes. Lorsque Lobbywatch lui a soumis des chiffres cet été, Cassis les a nié. Avec une manoeuvre peu transparente, le Tessinois a essayé de contrer les critiques contre son mandat de 180’000 francs de l’association des caisses maladies Curafutura et des revenus annexes de 30’000 francs de l’association des homes et institutions sociales Curaviva. Il a expliqué ne pas s’engager au nom de ces deux lobbies le temps de la campagne et durant cette période, ne percevoir que la moitié de son salaire. Contre les risques d’être à moitié italien, l’ancien médecin cantonal tessinois s’est assuré d’une solution radicale : il a rendu son passeport et sa nationalité.

Maudet ? Moret ? Cassis ? L’Assemblée fédérale devra se décider mercredi en ne tenant en compte que les critères de sexe et d’origine cantonale.