01.07.2019 08:48 – Thomas Angeli
Où en est-on avec cette transparence? La session d’été qui vient de s’achever a apporté des réponses passionnantes à cet égard. Lobbywatch a analysé les comportements de vote au Conseil national.
Pas moins de quatre propositions pour une plus grande transparence étaient à l’ordre du jour National lors de la session d’été. Deux d’entre elles voulaient faire la lumière sur les occupants du parlement: l’initiative parlementaire de Didier Berberat (PS, NE) qui demandait un registre des lobbyistes et celle de Katrin Bertschy (Vert’libéraux, BE) pour davantage de transparence dans le financement des partis. Hans-Ulrich Bigler (PLR, ZH), quant à lui, avait déposé une motion pour que les employés de l’administration fédérale divulguent leurs liens d’intérêt. Et Claudio Zanetti (UDC, ZH) voulait interroger la conscience des journalistes du Palais fédéral pour connaître leur bord politique. En fin de compte, seul Hans-Ulrich Bigler a réussi dans son entreprise. Le directeur de L’Union suisse des arts et métiers a rassemblé une majorité pour sa proposition.
Si vous examinez maintenant de plus près les résultats des quatre votes, vous verrez facilement que c’est exactement là où plus de transparence est nécessaire, que les avis sont les plus divergents.
Seuls quatre membres du groupe Vert'libéral se sont prononcés en faveur d’une plus grande transparence parmi les lobbyistes (proposition Berberat), dans le financement des partis (propostion Bertschy) et au sein de l’administration (motion Bigler). Tous les autres membres du Conseil national ne se sont résolus qu’au maximum à deux votes positifs – ou alors ont rejeté trois voire les quatre propositions.
Les groupes du PS et de l’UDC avaient-elles des opinions claires. Alors que le PS voulait d’abord balayer devant sa porte (et a accepté à l’unanimité l’idée d’un registre des lobbyistes et la transparence du financement des partis), l’aversion de l’UDC pour ces mêmes propositions était évidente: seulement cinq des 68 membres du plus grand parti de Suisse ont voté pour le registre des lobbyistes et ils ont rejeté à l’unanimité la transparence du financement des partis. La transparence, oui, mais sans moi s’il vous plaît: c’est ainsi que l’on peut résumer l’attitude de l’UDC. Son groupe parlementaire s’est prononcé à l’unanimité, à l’exception de trois abstentions, en faveur d’un surcroît de transparence dans l’administration (motion Bigler) et pour une clarification de l’orientation des journalistes.
L’évaluation des quatre votes faite par Lobbywatch montre clairement qu’une régulation pour un lobbying transparent ainsi que la divulgation des financements des partis ne sont actuellement approuvées que par le PS, les Verts, les Vert’libéraux et une minorité du PBD. Pourtant, une majorité de citoyens veut savoir qui, dans l’administration, est lié par quels intérêts. L’attaque de l’UDC Claudio Zanetti contre la liberté d’informer depuis le parlement fédéral n’a par contre convaincu que son propre groupe parlementaire.
Toutes ces propositions doivent maintenant être examinées par le Conseil des Etats. Toutefois, dans la perspective des élections fédérales du 20 octobre, nous le conseillons dès aujourd’hui: sauvegardez la liste et consultez-la à nouveau lorsque vous voterez. C’est un excellent moyen de savoir qui est en faveur de la transparence au Parlement fédéral.