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« Faites attention au chant des lobbies »

05.10.2019 14:47 – Céline Graf

Chaque membre du Conseil national et chaque membre du Conseil des États peut gagner autant d’argent qu’il le souhaite avec des fonctions secondaires. Dans un récit inhabituel, le magazine en ligne Republik montre l’ampleur du lobbying au Palais fédéral. Et il invite ses lecteurs au « Tinder des élections ».

Avant les élections nationales, le magazine Republik suivait les traces d’une conseillère nationale vert’libérale fictive, nouvellement élue, pour montrer comment le lobbying fonctionne au Parlement suisse. Cette expérience montre à quel point l’influence des lobbyistes peut prendre de l’ampleur.

« Faites attention au chant des lobbies », prévient le conseiller national du PDC, Alois Gmür, qui ne se représentera pas aux élections de cet automne. En effet, dès que la candidate fictive vert’libérale arrive au Palais fédéral, des courriels avec des « recommandations » lui parviennent : Plusieurs associations veulent lui suggérer comment voter. Elle se demande si l’interdiction de donner des instructions aux parlementaires est vraiment sacro-sainte. C’est à chaque parlementaire de trouver la réponse à cette question.

L’article qui se base sur des faits et des rencontres réels décrit également comment les lobbyistes se jettent littéralement sur les politiciens. Qu’il s’agisse d’invitations à des apéritifs, de mandats honorifiques, d’emplois à temps partiel lucratifs ou de badges d’accès au Palais fédéral achetés – elle a l’embarras choix. Et elle remarque : Tous les membres du parlement ne disposent pas non plus du même éventail de choix – et surtout n’ont pas le même point de vue sur les limites.

« C’est une illusion de croire qu’il y a encore un véritable parlement de milice », dit le lobbyiste Thomas Borer. Mais ce parlement ne veut pas de règles plus strictes en matière de lobbying. Borer : « Il y a un manque de transparence totale, contrairement à ce qu’on trouve à Washington, Berlin ou Bruxelles. Le système s’apparente plutôt à celui d’une république bananière. »

A la fin, la protagoniste vert’libérale ignore la majorité des intérêts autour d’elle. Elle se rend compte qu’elle ne sait pas comment répondre à la question centrale : Qu’est-ce que ses électeurs attendent réellement d’elle ?

Lire l’article ici. Ou demander directement aux candidats de votre canton dans le «Wahl-Tinder» de la Republik ce qu’ils pensent du lobbying et de la transparence.