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Gardez vos vêtements, Monsieur Derder

28.01.2016 15:56 – Thomas Angeli

Monsieur Derder,

Oups, il semblerait que vous ayez compris certaines choses complètement de travers, je l’espère. Sinon, je ne peux ni m’expliquer votre tirade contre Lobbywatch, ni votre prose à mon encontre dans votre chronique «tous à poil» dans Le Temps du 26 janvier dernier. Laissez-moi peut-être vous réexpliquer certains éléments, de journaliste à journaliste.

Commençons simplement: gardez vos vêtements. Lobbywatch ne veut pas vous mettre en sous-vêtements encore moins à poil comme vous le formulez si admirablement. Nous voulons simplement que les citoyennes et les citoyens de ce pays puissent savoir qui représente qui et qui défend quels intérêts à Berne. Et parce que la Loi sur l’Assemblée fédérale laisse beaucoup de points ouverts sur cette question, nous avons fondé Lobbywatch.

Notre objectif est que les liens, affiliations ou adhésions des parlementaires avec des organisations soient désormais transparents. Liens qui ne doivent légalement pas tous être déclarés, bien qu’ils interfèrent dans les débats politiques et de là, permettent aux parlementaires de prendre une position particulière. En bref: nous ne chassons pas les parlementaires «verndus aux lobbies», comme vous l’insinuez mais nous voulons donner aux citoyens l’occasion d’apprendre d’une source fiable, où leurs parlementaires sont membres, pour qui ils travaillent ou quel est ce conseil consultatif où ils siègent. A côté de cet objectif, nous recherchons aussi qui sont les invités de ces parlementaires qui peuvent déambuler dans les couloirs du Parlement. Les résultats de nos recherches sont systématiquement revus par les personnes concernées (parlementaires ou invités). C’est précisément la raison de notre courrier à votre intention. En fait, c’est assez étonnant que comme journaliste vous ayez quelque chose contre des faits vérifiés et corrects.

Ah oui, vos invités. Encore heureux que vous ne leur demandiez pas d’argent (fait que nous avons par ailleurs jamais prétendu). Nous espérons vivement qu’aucun élu ne le fasse. Si vous écrivez que vous n’avez «aucun lien» avec vos invités, laissez-nous nous demander pourquoi vous leur permettez d’accéder au Parlement.

Et encore une chose, cher Monsieur Derder. Quand vous me trouvez le surnom de «Julian Assange-de-la-Limmat», permettez-moi de vous signalez que vous êtes largement à côté (je ne vais pas vous apprendre les bases de la recherche, cher collègue!). Tout d’abord, je ne vis pas sur la Limmat et d’autre part, je n’ai pas expliqué dans mon courrier que je préside l’association (ce que nous faisons dans une co-présidence) puis finalement Lobbywatch construit une base sur des données librement accessibles et ne se construit pas sur des whistleblowers contrairement à l’organisation de Julian Assange, Wikileaks.

Permettez-moi de conclure par une dernière question. Julian Assange est accusé entre autres choses de viol. M’appeler dans votre texte «Assangeli» frôle donc le caractère diffamatoire. Entre nous: Auriez-vous encore le courage de cette désignation, si vous n’étiez pas protégé par l’immunité parlementaire?

Cordialement,

Thomas Angeli

PS: Merci de m’avoir contacté par E-mail aussi et d’avoir demandé une rencontre personnelle. Veuillez comprendre qu’il ne nous est pas possible de rencontrer les 246 parlementaires personnellement. Nous vous proposons donc la chose suivante: organiser plutôt un événement pour le groupe PLR lors de la prochaine session où nous pourrions vous présenter notre travail ainsi que notre association.